
Banu
Timeline 2025
L'influence humaine sur Luminalia ne s'arrête pas là. Les marchands humains ont également introduit la tradition de cacher dans les zones d'atterrissage et les stations spatiales des paquets cadeaux vides pouvant être échangés contre quelques crédits ou un petit jouet. Cependant, le plus grand changement apporté par les Humains à cette fête fut sans aucun doute la standardisation de l'huile utilisée dans les lampes de Luminalia, afin qu'elle puisse brûler pendant 34 000 battements. Selon Orisaka, les premières célébrations humaines duraient environ deux jours, le nombre exact de battements fluctuant selon la conception de la lampe et le type d'huile utilisé. Cependant, de nombreux participants à ces premières célébrations ne pouvaient pas trouver (ou n’avaient pas les moyens de s'offrir) l'huile spéciale fabriquée par les soulis banus. Il s'ensuivit un vaste marché de contrefaçons de combustibles brûlant trop rapidement ou, pire encore, dégageant des fumées dangereusement polluantes ou toxiques. La fin du 25e siècle abonde en histoires de fêtards de Luminalia envoyant des messages d'urgence pour avoir allumé une lampe avec de l'huile contrefaite dans des endroits mal ventilés. L'accident le plus mémorable fit cinq morts après que la fumée dégagée eut obstrué les épurateurs d'air d'un vaisseau et asphyxié les participants. Les milieux d'affaires, inquiets de perdre une source de revenus en pleine croissance, poussèrent le gouvernement à sévir contre les fabricants d'huiles de contrefaçon et à adopter un système de notation pour certifier leur niveau de qualité. Les entreprises fabriquant des huiles classées cinq étoiles, largement vendues comme garantissant une combustion propre et d’une durée de 34 000 battements, finirent par dominer le marché à la fin du 26e siècle, établissant une norme et une attente pour les générations humaines à venir, à savoir que la fête devait exactement avoir cette durée.
Déçu dans un premier temps d'apprendre que ces 34 000 battements étaient probablement un stratagème marketing créé par l'humanité et non un témoignage longtemps oublié de la culture banu, j'ai fini par reconnaître que nous ne saurons sans doute jamais les raisons ayant poussé les Banus à passer environ deux jours d'affilée à célébrer Luminalia. Néanmoins, plus je creusais la question, plus je comprenais cette réponse que tout le monde n'avait cessé de me donner : "Parce que ça a toujours été comme ça". J’ai réalisé que peu importe la raison pour laquelle nous passons deux jours à faire la fête avec notre famille, nos amis et même des inconnus comme si nous étions tous un seul et même souli. Ce qui importe au fond, c'est que nous le fassions et que cette fête nous rapproche de ceux que nous aimons. Tel est bien le véritable pouvoir de Luminalia et c'est là tout ce qui compte.
Réponse : Les Messer étant obsédés par la consolidation et la conservation de leur pouvoir, ils ont dû déterminer qu’envahir le Protectorat banu allait à l’encontre de ces objectifs. Tout d’abord, justifier une guerre contre la seule espèce avec laquelle l’humanité a entretenu de bonnes relations dès le premier contact ne serait pas facile à faire accepter à l’Empire. Les Humains et les Banus avaient plus de cent ans d’histoire commune avant l’arrivée au pouvoir d’Ivar Messer. Il faudrait donc beaucoup de propagande pour convaincre la population que cette espèce majoritairement pacifique et obsédée par le commerce méritait d’être conquise. Par ailleurs, les premières rencontres avec d’autres espèces extraterrestres (Tevarins, Xi’ans et Vanduuls) ont toutes été source de conflits, ce qui en fait des ennemis plus naturels de l’Empire.
De nouvelles récompenses ont été ajoutées aux missions de Wikelo. Pour les obtenir, de nouveaux objets peuvent être apportés au marchand Banu : Des crocs de jeunes valakkars. Des Scrips de guildes (peuvent être trouvés sur des personnages non joueurs de haut rang et dans des lieux intéressants) Casques de pilotes d’élite (un message vocal indiquera quand un pilote d’élite peut être fouillé).
Pour rappel, Wikelo est un Banu qui a installé des magasins dans Stanton avec des items exclusifs. Pour les obtenir, le joueur doit apporter des objets spécifiques et remplir des contrats pour lui.
Wikelo est le premier donneur de mission alien de l’univers persistant. C’est un Banu qui tient une boutique (Emporium) et une sorte de musée dans Stanton. Il est intéressé par les matériaux dont Rayari a besoin pour régler le problème de régénération.
L'influence humaine sur Luminalia ne s'arrête pas là. Les marchands humains ont également introduit la tradition de cacher dans les zones d'atterrissage et les stations spatiales des paquets cadeaux vides pouvant être échangés contre quelques crédits ou un petit jouet. Cependant, le plus grand changement apporté par les Humains à cette fête fut sans aucun doute la standardisation de l'huile utilisée dans les lampes de Luminalia, afin qu'elle puisse brûler pendant 34 000 battements. Selon Orisaka, les premières célébrations humaines duraient environ deux jours, le nombre exact de battements fluctuant selon la conception de la lampe et le type d'huile utilisé. Cependant, de nombreux participants à ces premières célébrations ne pouvaient pas trouver (ou n’avaient pas les moyens de s'offrir) l'huile spéciale fabriquée par les soulis banus. Il s'ensuivit un vaste marché de contrefaçons de combustibles brûlant trop rapidement ou, pire encore, dégageant des fumées dangereusement polluantes ou toxiques. La fin du 25e siècle abonde en histoires de fêtards de Luminalia envoyant des messages d'urgence pour avoir allumé une lampe avec de l'huile contrefaite dans des endroits mal ventilés. L'accident le plus mémorable fit cinq morts après que la fumée dégagée eut obstrué les épurateurs d'air d'un vaisseau et asphyxié les participants. Les milieux d'affaires, inquiets de perdre une source de revenus en pleine croissance, poussèrent le gouvernement à sévir contre les fabricants d'huiles de contrefaçon et à adopter un système de notation pour certifier leur niveau de qualité. Les entreprises fabriquant des huiles classées cinq étoiles, largement vendues comme garantissant une combustion propre et d’une durée de 34 000 battements, finirent par dominer le marché à la fin du 26e siècle, établissant une norme et une attente pour les générations humaines à venir, à savoir que la fête devait exactement avoir cette durée.
Déçu dans un premier temps d'apprendre que ces 34 000 battements étaient probablement un stratagème marketing créé par l'humanité et non un témoignage longtemps oublié de la culture banu, j'ai fini par reconnaître que nous ne saurons sans doute jamais les raisons ayant poussé les Banus à passer environ deux jours d'affilée à célébrer Luminalia. Néanmoins, plus je creusais la question, plus je comprenais cette réponse que tout le monde n'avait cessé de me donner : "Parce que ça a toujours été comme ça". J’ai réalisé que peu importe la raison pour laquelle nous passons deux jours à faire la fête avec notre famille, nos amis et même des inconnus comme si nous étions tous un seul et même souli. Ce qui importe au fond, c'est que nous le fassions et que cette fête nous rapproche de ceux que nous aimons. Tel est bien le véritable pouvoir de Luminalia et c'est là tout ce qui compte.
N'ayant jamais reçu de réponse satisfaisante dans mon enfance, j'ai décidé l'année dernière de poser la question à ma famille et à mes amis réunis à l'occasion de la première fête de Luminalia organisée par mes soins. Mes parents ont gloussé lorsque j'ai rassemblé tout le monde et leur ai demandé de me donner leur meilleure réponse, tandis que ceux qui ont été assez courageux pour se prêter à mon expérience de pensée ont reçu un petit cadeau. Comme dans ma jeunesse, j'ai eu droit à des réponses amusantes et originales, mais aucune n'avait vraiment de sens, si bien que j'ai finalement décidé de chercher la vérité par moi-même. Une tâche certes ardue si l'on considère que les Banus, créateurs de cette merveilleuse fête qu’ils ont transmise à l'UEE, ne conservent pas d'archives historiques.
J'ai commencé mon enquête en demandant à plusieurs amis banus pourquoi Luminalia, appelé tsikti efanga (fête de l'Éclat) dans leur langue maternelle, durait 34 000 battements. Ils semblaient tous plus déconcertés par cette question que mes amis humains et ma famille. Cela ne m'a pas surpris, les Banus s'intéressant ordinairement au "quoi" d'une situation et non à son "pourquoi", mais j'ai tout de même trouvé leurs réponses intéressantes. La majorité se ramenait à quelque chose du style "parce que c'est comme ça qu'on a toujours fait", mais un ami, Bongi, a fait une distinction intéressante en affirmant qu‘il s’agissait de “la durée pendant laquelle la lampe reste allumée". Cela m'a amené à me poser des questions. La fête durerait-elle 34 000 battements tout simplement parce que les premières lampes de Luminalia contenaient suffisamment d'huile pour rester allumées aussi longtemps ?
La réponse de Bongi en tête, j'ai contacté Seneca Orisaka, spécialiste renommée de la culture banu et conservatrice du musée de l'Amitié banu dans le système Davien. J'ai commencé l'entretien en lui posant simplement la question, mais comme tant d'autres, au lieu d'y répondre directement, elle s'est plongée dans quelques théories intrigantes soulevées au fil des siècles. Dans les années 2600, Leon Dhawan, spécialiste des Banus et numérologue amateur, avança que nos amis extraterrestres ne comptaient à l'origine que jusqu'à trois. Cette hypothèse trouve son origine dans la forme de leur caractère pour le chiffre trois, le dernier des entiers initiaux avec une capsule⁽¹⁾ ouverte en bas avant de passer à une capsule ouverte en haut pour le chiffre quatre. Dhawan s'appuyait sur cette théorie ténue pour faire nombre d’affirmations farfelues et sans fondements, notamment que les 34 000 battements de Luminalia représentaient trois itas (une journée de travail ou de jeu de 10 000 battements) plus 4000 battements supplémentaires pour les siestes et les copieux repas de midi. Compte tenu de la gymnastique mentale à laquelle Dhawan s'était livré pour parvenir à cette conclusion, il n'est pas surprenant qu'elle n'ait pas fait école. La plupart des chercheurs contestèrent la théorie de Dhawan, tandis que d'autres suggérèrent que les Banus comptaient à l'origine jusqu'à cinq. Un argument qui circule encore dans certains cercles académiques, même si les Banus n'ont jamais utilisé qu’un système décimal depuis leur rencontre avec les humains.
En parallèle, d'autres soutiennent que 34 000 battements correspondaient à la la durée originale d'une Assemblée sur Bacchus II. Cette théorie suggère que ces événements sacrés, au cours desquels de prestigieux essosoulis politiques se réunissent pour discuter et débattre de sujets affectant l'ensemble de la société banu, fonctionnaient de la même manière qu'une fête de Luminalia moderne, se poursuivant jusqu’à ce que l’huile d’une lampe cérémonielle se soit consumée. Cependant, les Banus ne suivent pas une telle tradition dans la version actuelle de ces Assemblées qui sont de plus organisées de façon irrégulière, ce qui rend donc cette théorie peu probable.
Lorsque j'ai poussé à Orisaka à me répondre, elle s'est interrompue dans une contemplation silencieuse. Bien qu’elle ait consacré sa vie à apprendre tout ce qu'elle pouvait sur les Banus, elle a admis ne pas pouvoir dire avec certitude pourquoi Luminalia durait aussi longtemps. Puis ses yeux se sont illuminés lorsque je lui ai demandé s'il n'y avait pas un lien avec le style et la taille de la lampe utilisée à l'origine pour la fête. "Ça pourrait être aussi simple que ça, a-t-elle répondu. Nous avons essayé de retrouver des lampes d'époques antérieures, mais cela s'est avéré assez difficile jusqu'à présent. Mais, pour être honnête, l'une des réponses les plus probables est que la durée n'a pas grand-chose à voir avec les Banus, et tout à voir avec nous."
Si Luminalia est à l’origine une fête banu, l'influence humaine sur sa célébration contemporaine est indéniable. Les Humains la fêtèrent pour la première fois en 2438, lorsqu'un souli de réparation de vaisseaux sur Cestulus (Davien II) alluma sa lampe et les invita à se joindre à lui. Ces premiers participants ignoraient totalement qu’ils s'engageaient dans une fête de deux jours. Les marchands humains des environs observèrent ou se joignirent aux festivités tapageuses, remarquant que les membres du souli passaient sans difficulté du rôle d'hôtes à celui de vendeurs de leurs services et marchandises aux invités. Pour ne pas être en reste, certains marchands humains organisèrent leurs propres célébrations de Luminalia l'année suivante, amorçant ainsi la lente propagation de la fête à travers l'Empire. Luminalia devint si populaire qu'en 2557, le gouvernement de l'UEE en fit une fête officielle célébrée chaque année le 22 décembre. La définition de ce jour marqua le premier changement majeur apporté par l'Humanité, alors que la date changeait auparavant en fonction du système banu dans lequel vous vous trouviez ou du souli qui l'accueillait. Depuis, les Banus ont largement adopté le 22 décembre comme date de la célébration, en solidarité avec l'UEE.
Aux confins du système Davien se trouve le musée de l’Amitié banu, qui célèbre la relation spéciale entre les Humains et les Banus depuis son ouverture en 2838. Le musée accueille un flot constant d’Humains, qu’ils soient touristes ou étudiants en voyage d’étude, mais relativement peu de visiteurs banus. Pour attirer et fidéliser ces derniers, le musée a récemment transformé sa boutique de souvenirs en un marché d’inspiration banu. Le conservateur Orisaka a également réorganisé l’exposition principale, qui retrace de façon chronologique les relations entre les deux espèces, en ajoutant près de son entrée de grandes images de Jerry, le premier Banu rencontré par l’humanité. Orisaka espère que ces images, bien visibles depuis le hall d’entrée, attireront les Banus vers l’exposition par pure curiosité. Si Jerry est facilement identifiable par de nombreux Humains, puisque son nom et son image font partie intégrante du programme d’études de l’Équivalence, les Banus, qui ne glorifient pas culturellement les figures marquantes de l’histoire, l’ont complètement oublié. Aux yeux d’Orisaka, “préserver et honorer l’héritage du Banu qui nous a réunis repose entièrement sur les épaules de l’Humanité”.
Il était 3h13 SET (temps terrestre standard) le 12 juin 2438, lorsque Vernon Tar entendit un signal des scanners de son vaisseau. Il était à la recherche de nouveaux points de saut dans un secteur de Davien où il avait obtenu des scans prometteurs lors de voyages précédents. Craignant qu’il ne s’agisse d’un autre navjumper tentant de lui voler sa découverte, Tar ouvrit le feu sur le vaisseau. Ce n’est qu’après ces premiers tirs qu’il réalisa que le vaisseau adverse ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà vu. Tar envoya ses coordonnées et une brève description de sa rencontre aux autorités locales, qui les transmirent à leur tour aux Nations unies de la Terre (UNE). À sa grande surprise, le vaisseau maintint sa position quand il devint évident que Tar ne représentait plus une menace. À l’intérieur de ce vaisseau, ultérieurement connu sous le nom de Defender, se trouvait Njeri, auquel l’UNE donnerait ensuite le nom de Jerry. Plus tard, lorsque Njeri apprit qu’il s’agissait d’une interprétation assez fidèle de son nom banu dans la langue des Humains, le Banu considéra ce nom comme une marque d’honneur et insista pour qu’on l’appelle exclusivement ainsi. Le Banu ne fuit pas, réalisant qu’il venait de rencontrer une nouvelle espèce. Il espérait que sa découverte lui permettrait de rentrer chez lui sans encombre.
Entre deux âges et sans souli, une combinaison suspecte aux yeux de nombreux Banus, Jerry créa son propre souli de relations humaines, mais ne parvint pas à décrocher de contrats. Depuis son retour, d’autres soulis prêts à remplir ce rôle avaient rapidement émergé, et Jerry comprit qu’il ne pouvait pas rivaliser avec des soulis parlant couramment la langue commune et possédant une connaissance plus approfondie des Humains que lui. Ses options et ses économies s’amenuisant, Jerry retourna dans Davien, dans l’espoir que la chance lui sourirait. Dès son arrivée, les gens se ruèrent sur lui pour le prendre en photo. Il attribua d’abord cela au fait qu’il était Banu, mais se rendit vite compte que les gens connaissaient son nom et son histoire. Jerry trouva toute cette attention aussi excessive qu’exaltante, avouant à Gordillo que sa vie avait changé en réalisant que “chez moi, je n’étais qu’un Banu comme les autres, tandis qu’ici… ici, j’étais spécial”.
Après le premier contact, la barrière de la langue rendit presque impossible la communication entre Jerry et la délégation humaine de scientifiques et de militaires dirigée par le général Neal Socolovich. Des documents déclassifiés, aujourd’hui exposés au musée de l’Amitié banu, font état de la nature affable de Jerry et de sa volonté de travailler avec l’équipe TECH-Div pour comprendre la langue de l’autre. Ces documents décrivent également un incident célèbre au cours duquel un assortiment de nourritures fut présenté à Jerry qui se mit alors à tout manger, y compris l’emballage du sandwich et de la barre nutritive.
Ce n’était ni l’ambition professionnelle ni la curiosité scientifique qui avaient amené Jerry à Davien, mais sa survie pure et simple. Il avait en effet été pris en flagrant délit de détournement de fonds de son souli et s’était enfui pour échapper aux conséquences. “Jerry était loin d’être un génie du crime”, selon Natalia Gordillo, membre de l’équipe diplomatique de l’UNE constituée à la hâte, qui se lia d’amitié avec le Banu et écrivit la biographie Jerry. Bien que l’absence d’archives historiques au sens propre chez les Banus rende certains aspects de son livre quasi invérifiables, les spécialistes considèrent toujours le livre de Natalia Gordillo comme la biographie de référence sur Jerry, puisque la seule écrite par un auteur l’ayant connu.
Publié en 2447, Jerry devint un best-seller, s’agissant pour de nombreux Humains du premier aperçu détaillé de la vie et de la culture des Banus. Le livre révèle des détails fascinants sur les soulis, la pratique du renoncement, la relation des Banus avec le temps, et bien d’autres choses encore. Mais il raconte aussi une histoire profondément personnelle et universelle, celle de Jerry qui ne se sentait pas à sa place dans la vie. Tout bureaucrate “encroûté” qu’il était dans son souli, Jerry rêvait d’être pilote et voulait utiliser les fonds détournés pour s’acheter un poste dans un souli d’exploration respecté. Lorsque son essosouli flaira le plan de Jerry, celui-ci paniqua et s’enfuit à bord d’un de leurs vaisseaux, ce qui donna lieu à plusieurs jours de course-poursuite qui le conduisirent finalement, par pure chance et grâce à quelques compétences innées, à découvrir un point de saut vers Davien.
D’autres Banus apparurent dans Davien deux semaines après l’arrivée de Jerry. Cette délégation rencontra le général Socolovich et passa les mois suivants à surmonter la barrière de la langue. Cela conduisit au premier accord de paix et de commerce interstellaire (Interstellar Peace and Trade Accord), ratifié en octobre 2438, que Jerry signa à titre honorifique. Au cours des mois qui suivirent, Jerry aida les équipes à déchiffrer la langue de l’autre et se passionna de plus en plus pour tout ce qui touche à l’Humanité. Lorsque la délégation banu s’apprêta à rentrer chez elle, elle proposa à Jerry soit de rester dans Davien en tant qu’envoyé officiel, soit de repartir pour le Protectorat sans risque de répercussion pour ses crimes. Jerry revint au Protectorat, s’attendant à y être célébré pour sa découverte. Cette décision aura été le plus grand regret de sa vie.
Jerry s’installera finalement dans le système Davien pour le reste de ses jours. Il apprit à parler la langue commune et voyagea dans toute l’UNE pour donner des conférences sur la vie et la culture banus. C’est lors d’un de ces événements qu’il retrouva Natalia Gordillo, ce qui les amena à écrire sa biographie. Jerry s’éteignit à son domicile de Davien le 2 novembre 2456, entouré d’amis des deux espèces. Tant pour l’une que pour l’autre, ses actions ont à jamais changé la face de l’univers, même si seule l’Humanité se souvient encore de son nom.
Les extraterrestres utilisent également le SET pour traiter avec les humains, mais ils ont leur propre notion et échelle du temps. 100 années xi'ans équivalent approximativement à 128 années terriennes standard, et rai.Hy'ūm est leur mot pour désigner une année humaine. Quant aux Banus, ils comptent le temps en “battements”, qu'ils appellent umi et qui correspondent à cinq secondes chez nous. En tant que membres de l'UEE, les Tevarins utilisent le SET. Enfin, quiconque a tenté d'interroger un Vanduul sur sa notion du temps est mort, de sorte que leur perception et leur manière de l’appréhender restent inconnues.
D'autres ont fait valoir qu’un changement de nom de l'empire ferait paraître l'humanité faible aux yeux de l'empire xi'an et annulerait immédiatement les traités commerciaux conclus avec les Banus, mettant ainsi un terme aux essentiels échanges inter-espèces. Un sénateur hostile au changement de nom a même calculé son coût en termes d’adaptation des bâtiments, vaisseaux, équipements, armures, fournitures de bureau, etc. Bien que la somme astronomique et la méthode employée pour y parvenir aient été largement contestées, le chiffre est devenu une “punchline culturelle”, détournant les gens de l'idée et leur faisant prendre conscience de l'immensité du problème que représenterait un changement de nom de l'empire.
Aujourd’hui, le Festival rouge est plus populaire que jamais et largement célébré à travers l’UEE et le Protectorat banu. Comment une fête centrée sur le cycle luni-solaire de la Terre a-t-elle pu susciter un tel engouement ?
Chaque année, à partir de fin janvier ou début février, des millions d’enveloppes rouges dorées sont cachées à travers tout l’UEE. Ceux qui ont la chance d’en trouver une découvrent un porte-bonheur ou des crédits, signe d’espoir pour l’année à venir. Pendant des siècles, offrir des enveloppes rouges à ses amis et à sa famille était l’une des façons de célébrer le Festival rouge. Mais cacher les enveloppes pour qu’elles soient trouvées par n’importe qui n’est devenu partie intégrante de la tradition qu’au 26e siècle, après que les Banus l’ont adoptée avec enthousiasme comme moyen d’honorer Cassa, leur patron de la chance. La population a adopté cette nouvelle tradition et apprécié de pouvoir trouver un peu de chance à l’intérieur d‘un magazine abandonné ou dans un casier de rangement au fond d’un couloir sombre d’une station spatiale.
Au 25e siècle, l’une des plus grandes célébrations du Festival rouge en dehors de la Terre eut lieu dans le système Davien où, en 2438, l’humanité rencontra les Banus pour la première fois. Depuis lors, les commerçants banus sont devenus un élément essentiel du système et ont pris l’habitude à l’occasion du Festival d’approvisionner leurs Merchantman en articles rouges ainsi qu’en enveloppes dorées. Nul ne sait exactement qui a caché la première enveloppe pour que quelqu’un d’autre la trouve, mais la tradition a commencé dans Davien et s’est ensuite répandue dans les autres systèmes. Cacher et chercher ces enveloppes porte-bonheur est devenu monnaie courante dans tout l’empire au début du 26e siècle, et cette tradition, tout comme le Festival, a gagné en popularité. Tout cela grâce à la découverte de Davien par Wendell Dopse, aux millions de colons qui ont célébré le Festival rouge, et aux Banus qui ont adopté et fait évoluer ses traditions.
Réponse : Les Messer étant obsédés par la consolidation et la conservation de leur pouvoir, ils ont dû déterminer qu’envahir le Protectorat banu allait à l’encontre de ces objectifs. Tout d’abord, justifier une guerre contre la seule espèce avec laquelle l’humanité a entretenu de bonnes relations dès le premier contact ne serait pas facile à faire accepter à l’Empire. Les Humains et les Banus avaient plus de cent ans d’histoire commune avant l’arrivée au pouvoir d’Ivar Messer. Il faudrait donc beaucoup de propagande pour convaincre la population que cette espèce majoritairement pacifique et obsédée par le commerce méritait d’être conquise. Par ailleurs, les premières rencontres avec d’autres espèces extraterrestres (Tevarins, Xi’ans et Vanduuls) ont toutes été source de conflits, ce qui en fait des ennemis plus naturels de l’Empire.
Enfin, l’idée que les Banus seraient nécessairement un adversaire “faible” ne repose pas sur grand-chose. Bien qu’ils aient tendance à privilégier la diplomatie dans la mesure du possible, ils seraient probablement étonnamment efficaces s’ils étaient entraînés dans un conflit militaire. Bien que leur gouvernement soit décentralisé, ils ont la capacité de s’unifier face à une menace extérieure.
Question : Pourquoi les Messer n’ont-ils jamais décidé d’envahir les Banus, décentralisés et plus faibles ? Ils auraient pu utiliser ce conflit pour s’assurer le soutien de la population et utiliser le butin de guerre pour enrichir l’empire et leur propre personne, prolongeant ainsi leur règne.
Outre la difficulté de convaincre les masses de la nécessité d’une telle guerre, un examen approfondi de cet univers et des tendances politiques de l’ère Messer laisse entrevoir d’autres éléments dissuasifs pour une invasion. Le régime est arrivé au pouvoir sous Ivar Messer en 2546, entre la Première Guerre (2541-2546) et la Deuxième Guerre tevarine (2603-2610), et 16 ans après le premier contact, délicat, avec les Xi’ans. Le fait d’être activement engagé dans un conflit contre une espèce tout en maintenant une fragile guerre froide avec une autre semble être une bonne raison de ne pas mener d’action agressive contre les Banus. Dans les décennies qui ont suivi la Deuxième Guerre tevarine, les Messer se sont battus entre eux pour le contrôle du régime. Les yeux tournés vers leurs ennemis internes, il n’est pas surprenant qu’ils n’aient pas cherché à en trouver d’autres dans l’univers. En 2681, les Vanduuls se sont fait connaître. L’UEE a lutté contre leurs attaques constantes et a dû abandonner plusieurs systèmes. Le régime Messer s’est retrouvé dans l’incapacité de protéger une partie de l’empire, tout en restant préoccupé par la menace xi’an. Il est resté coincé entre ces deux espèces jusqu’à la fin de son règne, et a dû de plus en plus se concentrer sur des mesures visant à maintenir l’ordre dans son propre espace. Ouvrir un troisième front contre les Banus n’a pas dû lui sembler une bonne idée alors qu’il était déjà submergé par ces autres problèmes.