Untold Tales : Un vaisseau fantôme aux confins de Saturne
Un vaisseau disparu depuis des siècles, découvert aux confins du système Sol, déroute les experts qui espèrent en percer les mystères.

Nous vivons une époque où la compréhension et les innovations scientifiques nous ont permis de vaincre la mort elle-même. Pourtant, malgré ces progrès incroyables, il y a encore beaucoup de choses dans cet univers que nous ne comprenons pas. Chaque jour, de nouvelles histoires de phénomènes inexpliqués déroutent les sens et nous font remettre en question le tissu même de la réalité. Bienvenue dans Untold Tales, les mystères de l’univers.
Sous la surface glacée de la face sombre de Japet, une des lunes de Sol VI, se trouve un monument inattendu qui témoigne de la quête de compréhension de l’humanité… et une tragédie on ne peut plus humaine qui a refait surface après des siècles d’obscurité totale.
En 2944, le vaisseau Tintern Abbey enregistra des données inhabituelles lors d’une mission d’exploration de routine sur les planètes extérieures du système Sol. Des scans profonds de la face sombre de Japet révélèrent la présence d’un objet non identifié à plusieurs mètres sous la surface de la lune. Bien que la face sombre de Japet soit inhabitée, la région avait été utilisée au cours des décennies précédentes pour des essais d’armes lourdes et le premier réflexe fut de penser que l’anomalie représentait une grosse munition non explosée. Une équipe de reconnaissance et de dépollution de l’UEEN fut chargée d’examiner le site. Équipée d’excavateurs et de scanners de surface plus détaillés, elle fut choquée par ce qu’elle découvrit sous les couches de glace : un vaisseau spatial en grande partie intact.
Au fur et à mesure que les fouilles se poursuivaient, il apparut rapidement que le vaisseau piégé sur la lune était un précieux trésor arraché aux annales de l’histoire elle-même, sous la forme d’un Zeus de Roberts Space Industries. Dévoilé il y a plus de 800 ans comme le premier vaisseau spatial civil produit en série, le Zeus avait contribué à populariser les voyages spatiaux privés. Aujourd’hui, le Zeus est considéré par les historiens comme l’ancêtre du vaisseau spatial personnel moderne ainsi que l’arrière grand-père des célèbres vaisseaux Aurora et Constellation.
Une fois l’importance historique de leur découverte connue, la Navy dépêcha rapidement une équipe d’archéologues sur l’épave. Celle-ci découvrit rapidement à travers la glace l’inscription “C-6” sur la queue de l’appareil, permettant une identification rapide. Selon les archives historiques fournies par RSI, le C-6 avait disparu le 10 août 2255, lors du vol d’essai d’un nouveau type de système de communication dans l’espace profond, capable de transmettre dans les zones blanches connues. Le vaisseau avait été suivi pour la dernière fois par une station automatisée sur la face brillante de Japet avant de disparaître comme prévu derrière la lune. Ces derniers balayages indiquèrent que le vaisseau se trouvait sur une orbite elliptique correcte, ce qui l’aurait maintenu loin de la surface. À 12:00 TTS, lorsque la première communication de test était censée s’activer, les équipes en attente sur la face brillante de la lune ne furent accueillies que par le silence, et on n’entendit plus jamais parler du C-6 ni de son équipage.
Les équipes de sauvetage de l’époque tentèrent de mener une recherche approfondie de la zone, mais elles furent contrariées par de graves avalanches récentes et ne retrouvèrent aucun signe de l’épave. Une semaine plus tard, les trois membres d’équipage du C-6 furent déclarés morts : la commandante de mission Brooke Cloverly, l’ingénieur K. Scott Bashara et la pilote d’essai Eve Price Murray. Les articles de presse contemporains indiquent que la perte de Cloverly fut un coup particulièrement dur pour le programme d’essai de Roberts Space Industries, dont elle était la plus jeune commandante. Bashara avait près de quarante ans d’expérience en tant qu’ingénieur pour la société. Peu d’informations subsistent sur Murray, qui avait rejoint l’entreprise quelques semaines seulement avant sa disparition. Malgré les sept siècles écoulés depuis, un porte-parole de Roberts Space Industries confirma que les noms des trois membres de l’équipage étaient toujours gravés sur le “mur d’honneur” de la société, situé au siège social sur Terre.
Après que les couches de glace eurent été soigneusement retirées, le vaisseau s’avéra être dans un état remarquablement bon pour une épave vieille de sept-cents ans. Le blindage de la proue était froissé à l’endroit où le Zeus avait heurté la surface, et l’un de ses moteurs était clairement endommagé par l’impact, délogé de son carter et parcouru d’intenses traces d’incendie. Hormis cela, la majeure partie de la superstructure était en excellent état et l’intérieur du vaisseau était resté scellé. Les enquêteurs supposèrent que le C-6 s’était probablement posé en douceur mais qu’il était resté coincé lorsqu’une avalanche de glace l’avait enseveli sous la surface. Cependant, ce qui se trouvait à l’intérieur de l’infortuné vaisseau (ou plutôt ce qui n’y était pas) s’avéra être un mystère plus épineux.
Lorsque les historiens accédèrent à l’intérieur du vaisseau, ils furent choqués de ne trouver aucun reste humain. La boîte noire du Zeus avait été retirée, tout comme les trois combinaisons spatiales, une tente de survie et apparemment toutes les provisions (nourriture, eau et filtres à charbon, capables d’alimenter trois personnes pendant cinq jours). Les enquêteurs évoquèrent l’idée que des pilleurs de tombes aient pu découvrir le site au cours des siècles suivant le crash, mais rejetèrent finalement cette possibilité, car le vaisseau lui-même était encore rempli de composants de valeur et rien n’indiquait que quelqu’un avait fouillé la cabine. La découverte de bandages usagés et de plusieurs emballages de rations vides dans la poubelle du vaisseau suggéra que l’équipage était conscient après l’impact et qu’une ou plusieurs personnes pouvaient avoir été blessées.
Deux semaines plus tard, une fouille archéologique complète du site du crash n’apporta aucune autre information sur le sort de l’équipage du C-6. C’est alors qu’on décida de transporter pour une analyse détaillée l’épave du Zeus jusqu’au laboratoire de Roberts Space Industries sur Terre. Des éléments nouveaux et plus déroutants apparurent au fur et à mesure que les plus petits détails du vaisseau furent étudiés. Le module de communication de pointe dont le vaisseau avait été équipé était en parfait état de marche. Les vols d’essai effectués après la disparition du C-6 avaient prouvé que le système fonctionnait. En théorie, l’équipage aurait dû être capable de l’utiliser pour appeler les secours, mais on ignore pourquoi il ne l’avait pas fait. De plus, alors que l’absence de la boîte noire signifie que les détails du dernier vol du C-6 restent inconnus, les enregistrements récupérés dans les systèmes informatiques vieillissants du vaisseau montrèrent que, peu de temps après avoir atteint la face sombre de la lune, l’autorité du vaisseau avait été transférée de la commandante Cloverly à la pilote Murray. L’un des plus grands mystères encore à résoudre est peut-être de savoir pourquoi l’équipage, malgré toutes les fournitures emportées hors du vaisseau, aurait-il laissé derrière lui l’unique pistolet de détresse ?
Trois ans après la découverte du C-6, une autre pièce du puzzle a refait surface, soulevant encore de nouvelles questions. Une équipe scientifique, opérant dans les profondeurs de la face sombre pour aider à établir un système d’extraction d’eau, creusait des trous de forage exploratoires lorsqu’elle découvrit une combinaison spatiale RSI vide portant un patch C-6. Sa localisation ? À près de 500 km du site du crash… à 500 km dans la mauvaise direction loin de la civilisation. On se demandera comment ce courageux explorateur s’est donc retrouvé aussi loin ? Peut-être essayait-il d’échapper à quelque chose ? En remontant le chemin de la combinaison jusqu’au lieu du crash, on retrouva, autre élément de preuve, dix paquets de ration non ouverts enterrés dans la glace.
Au final, nous ne pouvons que spéculer sur ce qui a causé la perte du RSI Zeus C-6 et sur la véritable histoire des dernières heures de son équipage. La boîte noire manque toujours à l’appel, mais les historiens espèrent que si jamais on la retrouvait, de plus amples détails sur l’événement pourraint être révélés. Pour l’instant, il s’agit d’un mystère qui continuera à hanter tous ceux qui cherchent à connaître la vérité sur la fin tragique du Zeus.
À propos de l'auteur

Passionné de jeux vidéo, j'attends avec impatience Star Citizen et Squadron 42 ! Mais qu'ils prennent leur temps, hein ! 😉