La loi et le désordre : La lutte constante pour un Empire pacifique

La fuite de Kellar. Le massacre des Walzer. Ces horribles événements ont valu à Nexus le surnom de “carrefour du crime”. Dans cet extrait de son livre, Yvette Baze explique comment l'UEE a lutté pour faire régner la loi et l'ordre dans le système.

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Par Yvette Baze

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Cet article a été initialement publié dans le magazine Jump Point 8.7.

Chapitre 7 : Calmer le carrefour du crime

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Les événements entourant la fuite de Kellar choquèrent l’Empire et mirent l’Advocacy dans l’embarras. L’incapacité de la principale agence de maintien de l’ordre de l’UEE à empêcher un criminel de faire des ravages dans cinq systèmes fit d’elle la risée de l’Empire du jour au lendemain. Les vidéos de la poursuite dramatique inondèrent le spectrum. Chacune d’entre elles dépeignit l’Advocacy comme désorganisée et incapable de contenir le chaos causé par un seul pilote qualifié fuyant des hors-la-loi enragés, des chasseurs de primes opportunistes, des civils en colère et les forces de l’ordre locales. Le lendemain, Renzo Berlanga, directeur de l’Advocacy, rencontra l’Imperator Mikkel Sheriden et lui présenta sa démission. L’Imperator Sheriden ne tarda pas à lui demander : “Voulez-vous que l’on se souvienne de vous comme du directeur qui a laissé faire ou de celui qui a réparé ?”

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Encouragé par l’appel à l’action de l’Imperator, le directeur Berlanga institua des réformes radicales qui allaient affecter l’agence et l’empire. Il restructura les équipes opérationnelles existantes en isolant et en retirant les agents qui n’étaient pas efficaces sur le terrain, durcit les critères d’admission à l’Advocacy, augmenta les exigences en matière de formation annuelle pour tous les agents, mit en place des exercices intersystèmes, etc. Berlanga eut également une discussion approfondie avec l’Imperator au sujet de Nexus, le cœur de la fuite de Kellar, au propre comme au figuré. À la suite de cette discussion et de plusieurs autres au sein du gouvernement, l’UEE récupéra officiellement Nexus en 2931 dans le but de casser le cluster de systèmes non réclamés. Les experts finirent par attribuer à ces initiatives le mérite d’avoir réformé l’Advocacy de manière positive, mais la plupart des effets pratiques mirent du temps à se manifester. Pendant ce temps, les taux de criminalité continuèrent à augmenter en 2932 et 2933, Nexus enregistrant l’un des pics les plus importants d’activités illégales.

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En 2934, le directeur Berlanga se rendit compte que les réformes systémiques ne pouvaient avoir qu’une portée limitée et qu’une approche plus ciblée était nécessaire pour traiter les problèmes spécifiques de chaque système. Le premier sur sa liste était Nexus. Sans tambour ni trompette, il visita le système, rencontra la cheffe de secteur Alesia Mowry et lui demanda de lui faire faire un tour. La CS Mowry constitua rapidement une petite équipe de protection et emmena le directeur Berlanga pour une visite “sécurisée” du système.

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“Au bout de dix minutes, il m’a dit d’arrêter les conneries et de lui montrer ce qui se passe vraiment”, se souvient la CS Mowry, “alors je l’ai emmené à Nexus III. Une fois qu’il a vu à quel point les gangs étaient ancrés dans les anciens sites miniers et les installations souterraines, il a compris que plus d’agents et de meilleurs équipements n’allaient pas régler le problème.”

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C’est ainsi que commença une conversation ouverte et honnête entre le directeur Berlanga et la CS Mowry sur la façon de ramener l’ordre dans le système. Bien que l’augmentation du taux de criminalité puisse être attribuée en partie aux agents de terrain supplémentaires de l’Advocacy qui enregistrent davantage d’arrestations et de rapports d’incidents, la CS Mowry pensait que ces arrestations de subalternes contribuaient en fait à accroître l’activité des syndicats. La majorité des arrestations ne visant que des opérateurs non affiliés ou subalternes, les petites et moyennes bandes de hors-la-loi se regroupaient ou intégraient des syndicats plus importants qui pouvaient promettre une protection par la force du nombre. Une source de l’Advocacy affirma même que les Supreme, l’un des gangs les plus notoires de Nexus III, avait presque doublé de taille depuis 2932.

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“J’ai dit au directeur que nous devions certes appliquer les lois de l’UEE, mais le faire de manière stratégique en ciblant et en focalisant l’attention sur les syndicats importants un par un. Je me suis dit qu’en concentrant les ressources, nous serions plus efficaces et nous pourrions espérer faire passer le message que l’Advocacy ne plaisantait pas lorsqu’elle se penchait sur votre cas”, se souvient la CS Mowry.

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Le directeur Berlanga approuva cette approche et prolongea son séjour dans Nexus afin d’élaborer une stratégie. Il envisagea plusieurs plans avant de décider que l’influence croissante des Supreme faisait de leur quartier général sur Nexus III une cible de choix pour une telle attaque. Des ressources et des agents d’autres systèmes se rendirent dans Nexus et, aux premières heures du 24 juillet 2934, lancèrent un mandat de perquisition énumérant une litanie de crimes prétendument commis par les membres du syndicat. Personne ne s’attendait à ce que les Supreme se rendent tranquillement.

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Le directeur Berlanga étant de retour au QG de l’Advocacy, la CS Mowry supervisa l’opération depuis un vaisseau de commandement en orbite au-dessus de Nexus III. Le chef de l’équipe tactique de l’Advocacy, Terrance Kemp, fit pénétrer un commando dans la base des Supreme afin de désactiver les tourelles anti-aériennes de l’installation. Après avoir atteint leur objectif, ils furent découverts et s’engagèrent dans un combat acharné. Leur succès permit aux vaisseaux de l’Advocacy de déployer davantage d’agents, tandis que les Supreme rassemblaient leurs forces et montaient une défense vigoureuse. Pendant ce temps, les vaisseaux de l’Advocacy abandonnèrent rapidement leur projet d’attaquer la tour radar après l’arrivée rapide des vaisseaux des Supreme et le déploiement d’une arme inattendue et extrêmement mortelle – un vieux laser minier orbital modifié pour défendre la base.

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À l’intérieur de l’installation, les agents de l’Advocacy se frayèrent lentement un chemin dans les salles obscures, se heurtant à une résistance à chaque recoin. La tour radar encore active permettait aux forces des Supreme de coordonner habilement leur réponse et de contrôler le laser minier armé. Le chef de l’équipe tactique Kemp pensait que les Supreme orchestraient leurs opérations à partir d’un centre de commande à l’intérieur de l’installation, et le trouver devint son objectif principal.

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“Nous n’avions pas le temps d’élaborer une stratégie. Nous étions constamment harcelés par une force qui défendait son territoire”, se souvient Kemp. “Finalement, nous avons atteint une salle commune ouverte, avec plusieurs couloirs qui en partaient. J’étais sur le point d’envoyer des agents dans chacun d’eux quand j’ai repéré quelque chose, une marque étrange sur le mur qui ressemblait au mot banu pour ‘guerre’.”

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À côté de ce glyphe se trouvait une flèche pointant vers un des couloirs. D’étranges symboles similaires se trouvaient près de chaque entrée, mais leur forme était bien différente. Ce n’est qu’après l’attaque que l’Advocacy comprit que les Supreme avaient élaboré un ensemble unique de symboles pour que ceux qui ne pouvaient pas lire ou parler le standard puissent quand même s’orienter dans l’installation.

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La connaissance que Kemp avait du banu porta ses fruits, car le couloir menait à la “salle de guerre” d’où les commandants des Supreme coordonnaient les opérations. La percée s’avéra être difficile et coûteuse pour les forces de l’Advocacy, mais après un combat acharné, ils en prirent le contrôle, faisant ainsi pencher la bataille en leur faveur. Une fois la tour radar détruite et le laser minier mis hors service, les combattants survivants des Supreme s’enfuirent. L’équipe de Kemp sécurisa minutieusement l’installation, éliminant les dernières poches de résistance. Avec leur quartier général aux mains de l’Advocacy, les Supreme furent anéantis. Les membres survivants du syndicat essayèrent de reconstituer le groupe au fil des ans, mais jamais plus il ne furent des acteurs majeurs de la pègre de Nexus.

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Bien que le directeur Berlanga fût satisfait du résultat, il était préoccupé par le nombre élevé de pertes. Il demanda tout de même à la CS Mowry de profiter de cet élan et de continuer à éliminer les hors-la-loi retranchés sur Nexus III. Sous la direction de la SC Mowry, l’Advocacy passa les quelques années suivantes à reconquérir lentement la planète. Afin de s’assurer que les hors-la-loi ne s’enfuiraient pas pour mieux revenir plus tard, l’Advocacy travailla avec l’armée de l’UEE pour faire venir des troupes afin de tenir l’installation et d’établir leur propre base. Pourtant, tout ne se passa pas sans heurts. En 2935, des hors-la-loi chassés de Nexus III par l’UEE perpétrèrent l’horrible massacre des Walzer à la S.A. Demien. Cet événement choqua l’Empire et renforça la détermination de l’Advocacy à faire régner la loi et l’ordre dans le système.

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La gestion de l’opération par la CS Mowry lui valut une promotion au poste de directrice adjointe et ouvrit la voie à sa remplaçante, la cheffe de secteur Consuelo Ivery, pour récupérer Nexus IV. Puis la politique intervint lorsque l’examen d’une sous-commission du Sénat révéla le nombre de crédits dépensés et d’agents de l’Advocacy perdus dans la reconquête de Nexus III. Les sénateurs s’interrogèrent sur ce qu’ils avaient gagné en plus des bases vieillissantes sur une planète abandonnée et sans ressources et menacèrent de réduire le budget de l’Advocacy si un usage similaire de la force brute était adopté sur Nexus IV. Déjà sous le feu des critiques pour le scandale de Skycap, où vingt Avenger Titan Renegade de l’agence avaient disparu pour finir entre les mains de hors-la-loi, le directeur Berlanga céda à la pression politique et arrêta le plan de reconquête de Nexus IV.

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Faute d’avoir pu sécuriser entièrement Nexus IV, le système connaît une situation étrange en matière de sécurité. Nexus III n’est accessible qu’au personnel militaire, tandis que Nexus IV connaît toujours une forte présence de hors-la-loi et reste l’une des planètes les plus dangereuses de l’UEE. Pour certains, la tentative de l’UEE de calmer le carrefour du crime illustre sa difficulté à faire régner la loi et l’ordre dans l’Empire. Une fois qu’un point chaud est éradiqué, un autre surgit immédiatement.

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EXTRAIT DE “LA LOI ET LE DÉSORDRE” RÉIMPRIMÉ AVEC AUTORISATION.

© MERITUS PRESS

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odysseus1992

Passionné de jeux vidéo, j'attends avec impatience Star Citizen et Squadron 42 ! Mais qu'ils prennent leur temps, hein ! 😉

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